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Chronologie de l'Asie centrale Du Chalcolithique à 1920 De l'Âge
du cuivre à l'Âge du Fer | Achéménides
et royaumes grecs
De l'Âge du cuivre à l'Âge du Fer (4500 - 450 av. J.- C.) 4500 - 4000 av. J.-C.: Epoque Chalcolithique (« Âge du Cuivre »); première apparition (controversée) de l'agriculture irriguée au Turkménistan, sur le piémont de Kopet-dag (site de Geoksyur). 3500 - 2500 av. J.-C.: Même phénomène en Sogdiane (vallée du Zerafshan), attesté au site proto-urbain de Sarazm (fouilles françaises). 2500 - 1800 av. J.-C.: « Âge du Bronze ». Brillante civilisation urbaine « bactrio-margienne » (au Turkménistan: Namazga-depe, Altyn-depe; en Bactriane: Djarkutan). Grands sanctuaires en terrasses (prototypes des ziggourat de Mésopotamie?). La « Route du lapis-lazuli », exploitée dans les montagnes du nord-est de l'Afghanistan, préfigure ce qui sera plus tard la « Route de la Soie ». Contacts avec la civilisation élamite de Suse et avec la « Civilisation de l'Indus ». 1800 - 540 av. J.-C.: « Bronze
récent », puis « Âge du Fer ».
Profonds bouleversements: effondrement des anciens centres urbains, suivi
de l'apparition des pôles désormais connus dans l'histoire
(Merv, Samarkand, Bactres). Vers la fin de la période, la vie urbaine
apparaît également au Khorezm (le pays au sud de la Mer d'Aral).
Probable renouvellement du stock ethnique, lié à l'installation
des peuples indo-européens: Indo-Aryens en route vers l'Inde, puis
à partir de 800 environ, Iraniens en route vers
l'Iran mais dont certains peuples s'installent en Asie centrale dont ils
déterminent les grandes régions historiques (Sogdiens, Bactriens,
Margiens, Chorasmiens du Khorezm). Diffusion de la religion zoroastrienne
(marquée sur le plan archéologique par la disparition des
nécropoles, liée à la généralisation
du rite d'exposition des corps). Achéménides et royaumes grecs (540 - 130 av. J.-C.) 540 - 330 av. J.-C.: A la suite des campagnes de Cyrus et de Darius Ier, l'Asie centrale est pour la première fois de son histoire incorporée à un empire du plateau iranien, l'empire perse achéménide. Toutefois, le Khorezm s'en émancipe rapidement. Le long du Syr-darya, un front s'établit contre le monde de la steppe (alors peuplé d'Iraniens nomades, les Scythes). 329 - 328 av. J.-C.: Campagnes d'Alexandre le Grand en Bactriane et en Sogdiane, prise de Samarkand (Maracanda). 327 - 130 av. J.-C.: A partir de
306, Démodamas, général de Séleucos
Ier, reconstitue la ligne de défense septentrionale de l'empire
grec face à la steppe (refondation de Merv, fortifications sur
le Syr-darya). La dynastie grecque des Séleucides, centrée
sur la Syrie et la Mésopotamie, garde le contrôle de l'Asie
centrale (sauf le Khorezm) resté indépendant sous ses propres
rois) jusqu'en 247. Puis division politique: Le temps des nomades (130 av. J.-C. - 642 ap. J.-C.) 130 av. J.-C. - 230 ap. J.-C.: Au
lendemain de la chute des derniers rois grecs, la Chine entre en contact
direct avec l'Asie centrale. Commencement et apogée de la « Route
de la Soie », qui relie la Chine au monde romain et dont l'axe
principal passe alors par la Bactriane. Politiquement, l'Asie centrale
se trouve alors partagée en quatre ensembles: 230 - 350: Nouvelle poussée exercée depuis l'Ouest. Il s'agit en l'occurrence de l'Iran, où la dynastie « nationaliste » des Sassanides a arraché le pouvoir aux Parthes « philhellènes ». Ils s'emparent de la Margiane et de la Bactriane. Toutefois le Khorezm et la Sogdiane restent hors de leur contrôle, même si leur influence culturelle s'y exerce. Première implantation du christianisme en Asie centrale (sous la forme de l'hérésie nestorienne, dont les Eglises subsisteront par endroits jusqu'au XVe s.). 350 - 560: succession d'invasions
depuis le monde des steppes. Grosso modo, chacune de ces vagues marque
un renforcement de l'élément turc aux dépens de l'ancien
élément iranien nomade: de 630 à la conquête arabe:
morcellement de l'empire turc. Les principautés d'Asie centrale
s'émancipent de la suzeraineté théorique de la Chine
des Tang. Apogée de l'art sogdien (voir peinture
des Ambassadeurs), qui rayonne sur les autres régions. Au Khorezm,
dynastie des Afrigides: période dite « féodale »
(généralisation de l'habitat en manoirs fortifiés). La conquête arabe et les dynasties turques (642-1220) 642 - 750: la conquête arabe (la dernière conquête venue de l'ouest dans l'histoire de l'Asie centrale). 632: mort de Mahomet. 642: invasion de l'Iran. Sous la dynastie des Umayyades, conquêtes de Merv (652), Boukhara (709), Khorezm et Samarkand (712). La noblesse locale continue de résister et la Sogdiane n'est véritablement pacifiée que dans les années 740. Alors seulement commence l'islamisation de masse. 750 - 819: L'Asie centrale est administrée depuis Merv par les gouverneurs du calife abbasside de Bagdad. 819 - 999: Des dynasties de gouverneurs issues de la noblesse locale islamisée s'émancipent, tout en reconnaissant formellement l'autorité du calife: les Tahirides (capitale à Nichapour), puis les Samanides (capitale à Boukhara à partir de 874). Grand essor économique et culturel. Résurrection de la langue persane, qui s'impose peu à peu comme langue de culture aux dépens de l'arabe. 999 - 1157: Emergence des premières
dynasties turques musulmanes: 1157 - 1220: Les Khorezmshahs éliminent
tous leurs rivaux. Pour quelques années (1212-1220) Samarkand devient
la capitale d'un immense empire qui regroupe tous les pays iraniens (Asie
centrale, Afghanistan, Iran). La conquête mongole et la période Timuride (1220-1500) 1220 - 1223: Invasion des Mongols de Gengis-khan. Anéantissement de l'empire des Khorezmshahs. Merv est entièrement détruite, Boukhara et Samarkand réduites au quart de leur population, les campagnes dépeuplées. 1227 - 1370: L'Asie centrale est
partagée entre les descendants de Gengis-khan: 1370 - 1405: Règne de Tamerlan (Timur Lang, « Timur le Boiteux »), issu de la noblesse turco-mongole de Transoxiane, et qui gouvernera au nom de khans fictifs « djaghataïdes ». Il reconstruit Samarkand sur un nouveau site et y déporte les artisans de tout son immense empire qui va de la Syrie à l'Inde. Mais au Khorezm il détruit Kunya-Urgentch (1388) et ravage le système d'irrigation du pays, qui ne se relèvera jamais véritablement. En 1404, voyage à Samarkand de Clavijo, ambassadeur du roi de Castille, qui a laissé un remarquable récit (maintenant disponible en français). 1406 - 1449: Règnes réparateurs de Shah Rokh, dernier fils de Tamerlan (à Hérat) et de son fils l'astronome Ulugh beg (gouverneur, puis roi à Samarkand). Merv est rebâtie sur un nouveau site, mais à des dimensions plus modestes qu'auparavant. 1449 - 1500: Après l'assassinat
d'Ulugh beg à l'instigation des derviches, l'empire de Tamerlan
sombre peu à peu dans les luttes de succession. Son plus valeureux
descendant, Babur, un moment roi de Samarkand, s'enfuit devant l'invasion
des Ouzbeks, la dernière invasion nomade qu'ait connue l'Asie centrale,
et va fonder en Inde la dynastie des Grands Moghols (lire ses Mémoires,
eux aussi disponibles en Français). Des Ouzbeks aux Russes (1500-1920) 1500 - 1599: Dynastie Cheïbanide, fondée par les khans ouzbeks (descendants de Gengis-khan, venus de Sibérie occidentale). Capitale à Boukhara. Merv est disputée par les Safavides d'Iran au cours de nombreuses guerres. Une branche collatérale des Cheïbanides s'installe au Khorezm (capitale Khiva). 1599 - 1785: Dynastie Janide, apparentée aux Cheïbanides. Dernière floraison monumentale à Samarkand et Boukhara dans la première moitié du XVIIe s.; mais le XVIIIe s. voit une profonde décadence (raid du Shah d'Iran Nadir Shah en 1740, première défaite des peuples d'Asie centrale devant l'artillerie; Samarkand est à un moment presque complètement dépeuplée). Au Turkménistan, les tribus s'adonnent à la capture des pèlerins de Méched, revendus comme esclaves notamment sur le marché de Boukhara. 1785 - 1920: A Boukhara, dynastie
Mangit. Un certain effort de modernisation militaire au début du
XIXe s.; mais bientôt l'histoire de l'émirat se résume
à celle de la progression de l'armée russe: Tachkent (1865),
Samarkand (1868), Khiva (1873). Au Turkménistan, la principale
résistance vient de la confédération des Tekkes (massacre
de Geok Tepe en 1881; Merv se livre d'elle-même en 1884). La construction
du chemin de fer transcaspien désenclave la région (1881
- atteint Samarkand en 1888, Tachkent en 1899). La culture du coton, semble-t-il
introduite par les Grecs 2000 ans auparavant, est intensivement développée
par les Russes dès les années 1880, notamment au Ferghana.
Le conflit menaçant avec l'Angleterre est réglé lorsque
l'Afghanistan est finalement reconnu comme Etat-tampon et sa frontière
nord délimitée (1895). L'émirat de Boukhara subsite
comme protectorat jusqu'en 1920, ainsi que celuide Khiva qui reste jusqu'à
la fin l'ultime foyer de l'architecture et de l'artisanat traditionnels. |
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Conception et réalisation: Charles et Julien Grenet - Dernière mise à jour: 15 septembre 2011   © Copyright Mafouz 2011 - Tous droits réservés |
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